Quelles sont les clés pour avoir un dialogue constructif avec son ex-conjoint ?

« Nous ne pouvons changer le monde que si nous changeons nous-même

et cela commence par notre langage et notre façon de communiquer »

Arun Gandhi.

Article 3 - DialoguePremière étape d’un dialogue réussi : l’écoute empathique et le respect. Pour permettre une discussion entre deux ex-partenaires qui sont, par définition en conflit, il est important que chacun puisse se sentir écouté et compris par l’autre. Bien sûr, cela n’est pas facile et peut paraître même très utopique. Cependant, pour pouvoir réussir son divorce et parvenir à le vivre le plus sereinement possible, il est important que chacun puisse être attentif à la manière dont il se comporte avec l’autre et cela passe déjà par la manière dont on communique, dont on parle à l’autre. La séparation n’implique pas qu’il faille se comporter de manière inadéquate vis-à-vis de l’autre, cela ne fera qu’envenimer une situation qui n’est facile à vivre pour personne. Ainsi une écoute EMPATHIQUE est une des clés qui permettra l’établissement d’un bon dialogue entre ex-conjoints. Le fait de RESPECTER la parole de l’autre est une seconde clé très importante à laquelle il faudra veiller.
Article 3 - Le respect

Mais que signifie une écoute empathique ? Il s’agit de pouvoir écouter l’autre sans l’interrompre, jusqu’à ce qu’il finisse d’exprimer ce qu’il a à dire. Or souvent, en cas de conflit, de désaccord, la tentation est grande de couper la parole de l’autre et ce d’autant plus lorsque notre ex-compagnon exprime quelque chose avec lequel nous ne sommes pas d’accord.Article 3 - l'empathie

La deuxième étape est de signifier à l’autre qu’on a bien compris ce qu’il voulait expliquer et d’enchaîner en disant par exemple : « je comprends, j’entends ce que tu dis » ou « je comprends que tu puisses ressentir les choses ainsi. C’est ton vécu. Est-ce que je peux maintenant te dire ce que je ressens ? ». 

Dans un conflit, bien souvent, les personnes se focalisent sur les faits. Or ce ne sont souvent pas les faits en tant que tels qui posent problème mais la manière dont chacun les interprète et les perçoit. Et c’est là que le problème apparaît car bien souvent chacun perçoit ces faits de manière bien différente. Ainsi lorsqu’on se focalise sur les faits cela donne des reproches de type : « tu m’as dit ça, tu as agis ainsi… ». Et l’autre y répond alors sous la défensive en disant : « je n’ai jamais fait ça, c’est complètement faux, tu mens,… ». Et ce qui importe le plus dans un dialogue c’est surtout de faire ressortir comment chacun a ressenti les faits et ainsi d’arriver par exemple à dire : « si tu t’es senti insulté, j’en suis désolé, pardonne-moi mais si j’ai réagi comme cela c’est parce que j’ai très mal vécu ce que tu m’as dit. Je me suis moi aussi senti insulté ».  Pour comprendre le vécu de l’autre, il est donc important de faire ressortir les ressentis, les émotions de chacun plutôt que de ne porter le regard que sur les faits : « Quand tu m’as dit ça, j’ai ressenti ça, je me suis senti humilié, pas respecté … Et j’ai réagi comme ça ». C’est un principe de base qui est enseigné en communication non violente qui est de toujours parler pour soi-même, en termes de « je » plutôt que d’accuser l’autre et de parler en « tu ».

La troisième étape consiste à réfléchir sur ce qui s’est passé et à essayer d’améliorer la situation dans l’avenir. « Ok, il s’est passé cela entre nous mais comment pourrait-on arriver à continuer à se parler et à décider ensemble ce qui est le mieux pour nos enfants ?  Que proposes-tu pour cela ?  Moi je peux te proposer ceci… »

Maintenant il est certain qu’il n’est pas facile de dialoguer ensemble en cas de conflit parce que généralement chacun poursuit alors son idée et n’entend Article 3 - Je n'en pense pas moinspas l’autre, persuadé qu’il a raison. C’est alors que s’installe ce qu’on appelle un « dialogue de sourds ». Dans de tels cas, on garde aussi souvent en soi des rancœurs, des blessures qu’on n’ose pas aborder par peur d’augmenter encore un peu plus le conflit, les tensions. On n’ose pas « crever l’abcès » car on craint de basculer encore plus dans la colère. On pense que la situation pourrait encore s’empirer alors on se tait tout alors qu’on n’en pense pas moins. Lors d’un conflit, non seulement on campe souvent sur ses positions mais en plus on est submergé par ses émotions. Si on ne s’en sort pas, qu’il devient impossible de dialoguer avec l’autre alors qu’on y est tenu par les décisions que l’on doit prendre (organisation de la séparation, partage des biens, décisions relatives aux enfants, …) alors il faudra pouvoir se tourner vers une tierce personne tel un médiateur. Dialoguer devant un médiateur peut permettre de se sentir soulagé car ainsi chacun a pu parler de son ressenti et a pu être entendu alors que tel n’était pas possible en face à face.

Un dialogue constructif est possible lorsque quatre qualités majeures sont présentes : le respect, l’humilité, la patience et l’écoute. A l’inverse le dialogue peut se rompre lorsque le silence, la peur, le savoir, l’orgueil et le mépris apparaissent.

Pourquoi le dialogue est-il si difficile ?

Article 2 -divergences de point de vueLorsque deux personnes regardent une même réalité, nous pensons souvent qu’elles voient la même chose mais en fait, l’image qu’elles s’en font est la plupart du temps bien différente. Ainsi la perception, la compréhension que l’on se fera d’une même réalité sera conditionnée par le vécu, la personnalité, Article 3 - Trouver des points communsl’éducation, la culture, les acquis, … de chaque individu. Chacun est ainsi unique et il y a dès lors quelque milliards de réalités différentes devant un même fait ou une même parole ! Ainsi dialoguer, c’est avant tout tenter de comprendre la réalité de l’autre pour ensuite exprimer la sienne. Le but du dialogue n’est donc pas forcément d’arriver à une accord entre deux perceptions différentes mais de parvenir à s’enrichir mutuellement de nos convictions respectives.

Article 3 - vérité multiple

Ainsi il ne faut pas oublier que la VÉRITÉ EST RELATIVE et qu’il est utopique de croire qu’il n’existe qu’une SEULE VÉRITÉ. Les personnes ignorent trop souvent la divergence de leurs points de vue et imaginent qu’il n’existe qu’une seule réalité, à savoir la leur ! Chacun perçoit ainsi les choses de son propre point de vue et pour eux, leur point de vue est le meilleur. Si on essaie alors d’en convaincre l’autre, on a tendance à renforcer les positions de chacun. Il vaut donc mieux réaliser que personne n’a tort ou raison dans l’absolu mais que chacun a un point de vue qui lui est propre. Chacun construit sa propre réalité ; a sa propre vision du monde.

Le dialogue est à la fois un élément essentiel pour réussir son divorce mais est aussi l’élément le plus compliqué. Bien souvent la communication et le dialogue n’étaient déjà pas fort présents avant la rupture du couple et il est dès lors d’autant plus difficile de les réinstaurer après une séparation. Le présent article aborde le dialogue qui est toujours possible pour des personnes qui souhaitent aller de l’avant, qui veulent pouvoir arrêter leur relation sans qu’il y ait trop de souffrances de part et d’autre. Cependant, parfois, force est de constater, que malgré nos efforts, aucune communication, c’est-à-dire un échange dans le respect l’un de l’autre, ne sera possible. Il en est ainsi par exemple des situations où l’une des parties essaie d’avoir une emprise sur l’autre, essaie de le dominer, voire de le manipuler. Ces situations particulières seront abordées prochainement dans d’autres articles. Cependant, ces situations restent heureusement plus rares et cela vaut donc toujours la peine dans un premier temps, d’essayer de dialoguer au mieux avec son ex-partenaire. Parfois cela n’est pas possible immédiatement après la séparation mais le deviendra un peu plus tard, lorsque les émotions négatives liées au divorce se seront peu à peu apaisées.

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