Le réalité physiologique d’un Burnout.

Dans ma pratique, je me rends compte que pour beaucoup de personnes, au début d’un burnout, il est difficile de comprendre ce qui leur arrive.  Ils ont souvent  le sentiment qu’avec de la volonté, ils vont parvenir à guérir très vite et ils ont beaucoup de mal à accepter leur état.  Et ce, d’autant plus qu’avant le diagnostic posé, ils fonctionnaient à du 200 % et qu’il n’a jamais été question pour eux d’arrêter leur travail.   Je trouve dès lors important de pouvoir expliquer davantage la réalité physiologique d’un burnout afin que les personnes qui en souffrent et leur entourage puisse mieux comprendre qu’ils sont réellement malades et que leur arrêt professionnel est non seulement totalement justifié mais qu’il est, de plus, un passage obligé pour pouvoir guérir. Voici donc quelques données qui vous permettront, je l’espère de vous déculpabiliser par rapport à votre état, par rapport à vos ressentis.

Des études en neurosciences récentes ont été faites sous IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) sur des personnes en burn-out. Elles montrent qu’au moment de leur burn-out, le réseau synaptique de ces personnes se réduit à environ 3/10ème de sa capacité normale. Ce qui crée les troubles de l’attention et de la mémoire propre au burnout.

De plus, il a été démontré également que les cellules gliales du cerveau se mettent à produire une substance appelée cytokines, qui crée une inflammation des neurones, les empêchant de fonctionner normalement (cette substance attaque les neurones, un peu comme une maladie auto-immune.)

Les études sous IRM ont également démontré que l’amygdale, partie du cerveau qui est en charge de la gestion des émotions, subit de graves dommages, rendant inopérante la gestion normale des émotions.

Par les deux phénomènes de diminution des synapses, et d’inflammation des neurones, le néocortex est affaibli, et l’amygdale prend le pouvoir en quelques sortes. La personne est donc régie par ses émotions, et les prises de décision risquent d’être inopérantes.

Au niveau cellulaire, on sait que la gestion des sucres (et donc de l’énergie) par les mitochondries est affectée. C’est donc tout le métabolisme, jusqu’au niveau cellulaire, qui est déréglé.

Des troubles de la production de cortisol par les surrénales sont également un signe physiologique: trop et trop longtemps sollicitées par un stress chronique et/ou aigu, les glandes surrénales cessent de produire du cortisol. Or, cette hormone a une durée d’action longue. C’est seulement lorsqu’on s’arrête que la production cesse, mais l’action du manque de cortisol ne se fait sentir que plusieurs mois plus tard, le plus souvent. Votre corps mettra ensuite plusieurs mois à en refabriquer. A noter également que la production de cortisol est favorisée par la position couchée.

Heureusement, la bonne nouvelle c’est que tous ces phénomènes sont réversibles mais nécessitent plusieurs mois, voire parfois une année ou plus, de repos absolu.

 

Le burn-out n’est pas une dépression. Le conseil à donner n’est donc pas de se changer les idées, ni de  faire du sport, ni d’aller promener ou voyager. Votre corps est gravement épuisé, il faut le laisser se reposer, avant d’entreprendre toute autre démarche.  La personne qui souffre d’un burnout doit reconstituer son stock d’énergie, permettre à son cerveau de se régénérer, et permettre ainsi à son taux de cortisol de se réguler, puis ENSUITE il pourra entreprendre la phase 2: se faire plaisir, prendre soin de soi, aller marcher, sortir, faire un peu de sport, etc.

La conclusion de cet article est donc assez explicite : pour guérir d’un burnout, la première chose à faire est de se reposer au maximum et si vous n’arrivez pas à dormir, rester au moins en position couchée le plus possible afin que votre organisme puisse à nouveau régénérer vos surrénales qui sont épuisées.  Ensuite, vous pourrez peu à peu reprendre quelques activités qui vous feront du bien.

La guérison d’un burnout passe aussi par un travail thérapeutique afin d’être aidé, soutenu dans la souffrance morale importante ressentie mais aussi afin d’apporter des changements nécessaires à son propre fonctionnement afin non seulement de guérir mais aussi de ne plus risquer par la suite un nouveau burnout.

J’espère sincèrement que cet article vous aura aidé.  Prenez bien soin de vous et n’hésitez pas à faire lire cet article à vos proches qui pourront ainsi mieux comprendre votre état.

 

 

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